GV HENNEBONT
TENNIS DE TABLE

03/06/2023 | PRO A Championnat 2022-2023

Tennis de table. Comment l’entraîneur Adrian Crisan a changé le visage d’Hennebont

Pro A (demi-finale retour). Hennebont – Jura Morez, ce samedi (19 h 30). Pour sa première saison à la tête de l’équipe, le Roumain Adrian Crisan (43 ans) réussit des débuts marquants. À la découverte de sa méthode qui, pour l’heure, porte ses fruits. La Garde du Vœu, qui a déjà glané un trophée européen en avril (ETTU Cup) est toujours en course pour le titre de champion de France.

Et si la Garde du Vœu réalisait un doublé historique Coupe d’Europe – championnat ? Après l’ETTU Cup (l’antichambre de la Ligue des champions), décrochée pour la deuxième fois, début avril, un titre de champion de France de Pro A (le dernier remonte à 2009) viendrait ainsi clôturer en apothéose cette saison pour le club… mais aussi pour Adrian Crisan, qui ne pouvait pas rêver mieux pour son baptême du feu en tant qu’entraîneur.

Arrivé fin décembre 2021, dans un premier temps en tant qu’adjoint de Boris Abraham sur le banc, le Roumain de 43 ans, qui a mis un terme à sa carrière de pongiste en 2020, à La Romagne, a pris seul les rênes de l’équipe morbihannaise en début de saison. « Adi était notre choix numéro 1 », rembobine Bruno Abraham, le président hennebontais.

Abraham : « Il a cette culture des anciens pays de l’Est »

Pour l’heure, ce choix est payant pour les dirigeants morbihannais, qui ont tout de suite pu découvrir la patte de celui qui a signé pour deux saisons avec les Bretons (plus deux ans supplémentaires en option). « Il a cette culture des anciens pays de l’Est, avec la rigueur et où le haut niveau est enseigné dès le plus jeune âge. C’est différent de notre éducation occidentale, où l’on fait d’abord du sport pour l’épanouissement », souligne le président. « En Roumanie, chaque victoire, chaque médaille est importante. J’ai grandi avec ça », confirme le coach. « Adi » est un perfectionniste », renchérit Abraham.

Mais aussi, et surtout, un ex-joueur de top niveau : ancien 12e mondial (2006), cinq olympiades à son actif (entre 2000 et 2016), avec une cinquième place aux JO de Londres en 2012. Alors forcément, « sa carrière parle pour lui. Automatiquement, il a une aura qui se dégage auprès de ses joueurs  », souligne Boris Abraham, désormais manager du club à plein temps. « J’ai joué 23 ans au haut niveau, et mon expérience de joueur m’aide, que ce soit pour l’avant-match, pendant, et après. Il y a de la pression, mais c’est normal dans le sport. Et je connais ça », assure le Roumain.

« Les moments difficiles, tendus, ce n’est pas son domaine »

À la tête d’une formation hennebontaise renforcée, et taillée pour jouer les premiers rôles, Crisan a su rapidement trouver le bon ton auprès son groupe, avec qui il n’hésite pas à partager des moments hors terrain afin de resserrer les rangs. « Avec une telle équipe, c’est aussi un peu plus facile, avoue le technicien. Je n’ai pas de méthode particulière, je veux simplement que mes joueurs donnent le maximum. Mais il n’y a jamais eu de problème de motivation, donc ça aide. ».

« Il est très porté sur l’humain. Contrairement à certains entraîneurs qui peuvent être autoritaires, voire dictateurs, lui n’est pas comme ça. Il essaie de créer des gros liens avec ses joueurs, il partage beaucoup, poursuit Boris Abraham. Il a très bien dirigé le groupe, on l’a vu notamment quand il y a eu pas mal de blessures, où il a réussi à remobiliser l’équipe. »

Calme et discret, celui qui est surnommé « Adi » n’hésite pas non plus à s’appuyer sur son bras droit, Boris Abraham, en cas de besoin. Une autre clé de la réussite, selon les dirigeants. « Quand il y a des moments plus difficiles, tendus, ce n’est pas son domaine de prédilection. Si on doit taper du poing sur la table, c’est Boris qui s’en charge, comme ça, il n’y a pas de tension au sein de la cellule sportive. C’est un très gros avantage par rapport aux années précédentes, où Boris était seul. Désormais, les bons et les mauvais rôles sont répartis », lâche Bruno Abraham. « Quand il faut passer des messages forts, c’est mieux que ce soit moi, explique Boris Abraham. Parce qu’il faut que la relation entre le coach et les joueurs soit toujours très bonne. Si le dialogue est rompu entre l’athlète et l’entraîneur, ça devient compliqué. »

Les équipes

HENNEBONT. K. Karlsson (Suède, 21e mondial), C.Y Chuang (Taïwan, 20e), A. Lind (Danemark, 48e).

JURA MOREZ. S. Gnanasekaran (Inde, 58e), B. Olah (Finlande, 82e), B. Tokic (Slovénie).

Match aller : Jura-Morez – Hennebont : 1-3.

Finale. En cas de qualification, Hennebont jouera le match aller à domicile mardi 6 juin (19 h 30), contre Angers ou Rouen, qui s’affrontaient hier soir. Match retour le 9 juin.

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