GV HENNEBONT
TENNIS DE TABLE

24/08/2022 | stage tennis de table training camp

« Le club passe dans une autre dimension »

Nouvelle salle, nouvel entraîneur, augmentation du budget… Après une saison « décevante », le club de tennis de table d’Hennebont (GVHTT) aborde la reprise avec des ambitions assumées.

Entretien avec Bruno ABRAHAM, Président de la Garde du Vœu Hennebont Tennis de Table.

La saison 2021-2022 est digérée après votre très moyenne 6ème place ?

C’est vrai que c’était une saison décevante à plus d’un titre. D’abord, parce que nous avions une équipe qui pouvait jouer la tête du classement. Quand on est capable de battre les Russes d’Ekaterinbourg chez eux en Coupe d’Europe, on doit a minima figurer dans le haut de tableau de la Pro A.

Pour la première fois en 25 ans, les résultats sportifs m’ont affecté physiquement, j’ai perdu 5 kg durant la mauvaise période. Saison décevante aussi parce que c’était la dernière dans notre chaudron (la vétuste salle Le Gal-Le Nouène, NDLR), et la dernière du coach Boris ABRAHAM, qui devient manager général.

Effectivement, c’est la saison de tous les changements, avec une nouvelle salle, une nouvelle organisation. Et de nouvelles ambitions, forcément ?

Le club passe dans une autre dimension. On est quand même maintenant une boutique de vingt salariés. Il y a l’arrivée du nouveau coach, Adrian CRISAN, dont l’intégration s’est faite naturellement, en douceur, et de plusieurs joueurs talentueux, voire du top mondial. Sur un plan sportif, on ne cache pas qu’on joue le titre.

La concurrence sera encore rude cette année…

Oui, comme nous, la plupart des équipes se sont renforcées. Ça va être un championnat solide, encore plus homogène. La Pro A est devenue l’une des meilleures au monde. Il n’y aura aucun match facile. Mais c’est une bonne chose pour la discipline.

Le fait d’être le plus gros budget de Pro A, est-ce une pression supplémentaire ?

Alors, le plus gros budget, oui, nous l’étions déjà. Là, nous franchissons la barre du million, avec environ 1,2 millions d’euros de budget. Et je rappelle que nous avons l’une des plus petites subventions publiques, avec 80% d’autofinancement. Mais la GVHTT, ce n’est pas que le sportif, il y a aussi une dimension sociale et éducative. Notre centre de formation, ce n’est pas une usine à champions. En 21 ans d’existence, il y a eu 100% de réussite au bac pour nos jeunes. C’est notre fierté, on ne leur vend pas des chimères, on n’est pas dans le sport business.

Pour revenir à la nouvelle salle, le club a dû recourir à des financements participatifs pour l’équiper. Où en êtes-vous ?

Nous avons atteint nos objectifs. Nous pouvons dire que nous avons retrouvé nos supporters. Nous avons la chance aussi d’avoir des partenaires fidèles. Concernant l’équipement, il faut dire qu’on parle de plusieurs centaines de milliers d’euros. C’est de la vidéo, avec un écran de sept mètres dans la salle, du mobilier, de la bureautique, etc.

Où en est la recherche de « naming », ce sponsor qui donnera son nom à l’équipement, pour l’instant baptisé Hennebont Ping Center ?

Toujours en cours. C’est un point crucial qui ne conditionne pas la pérennité du projet car nous avons su diversifier nos ressources. Il y a eu des rencontres mais la tâche est rude, et le contexte international avec la guerre en Ukraine n’est pas favorable. Si nous trouvons un namer (désigne l’organisation ou la marque du sponsor qui donne son nom, NDLR) nous serions les premiers, hors football, à le faire !

Une partie du centre, qui comprend l’hébergement pour vos stagiaires, est entièrement financée par le club. Où en est ce dossier ?

Le permis a été délivré, le chantier aurait dû démarrer en juillet… Ce retard ne manque pas de nous inquiéter. Nous verrons. Pour le moment, la date de livraison est fixée à fin juillet 2023, il va falloir aller vite. Je rappelle que ce bâtiment comporte trente chambres, une salle d’activité, un restaurant, etc.

La flambée des prix des matériaux ne remet pas en cause le chantier ?

On avait signé avant cette flambée des prix ! Il n’empêche, c’est un effort pour le club qui engage plusieurs millions d’euros sur plusieurs années. Mais on ne fait pas n’importe quoi, nous avons une gestion saine, sinon les banques ne suivraient pas.

Un mot encore sur la salle Le Gal-Le Nouène. C’est un déchirement de la quitter ?

Ça va me faire quelque chose. Depuis 1987, je dois y passer au moins une fois par jour. J’y ai vécu tant d’émotions. Et puis, la salle a été renommée salle Charles Abraham (son fils décédé accidentellement en 2003 et qui a contribué à l’essor du club, NDLR), c’est quelque chose.

 

Source : Ouest France du 24 Août 2022, propos recueillis par Maxime LAVENANT.

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