GV HENNEBONT
TENNIS DE TABLE

17/09/2015 | Interview de Kalinikos Kreanga

Kreanga se prépare pour la Der des Ders à Rio

Si tu vas à Rio. 2016, année olympique. Cette saison, à raison d’un mercredi sur deux, Ouest France vous proposera un focus sur un sportif en Morbihan susceptible de participer aux JO

Premier épisode de « Si tu vas à Rio » avec le pongiste d’Hennebont, Kalinikos Kreanga. Pour cette chronique, son nom est apparu comme une évidence. Icône mondiale du tennis de table, figure incontournable dans le paysage sportif morbihannais depuis son arrivée à la Garde du Vœu d’Hennebont en 2004, le pongiste grec devrait disputer au Brésil les sixièmes olympiades de sa carrière.

Un chiffre colossal, bien qu’encore éloigné des 10 unités du cavalier canadien Ian Millar (68ans), le recordman du nombre de participations aux JO, qui lui offrirait une place honorifique dans le gotha des sportifs les plus capés sur la scène olympique. « Ce n’est pas si rare que ça de voir des joueurs de tennis de table participer six ou sept fois aux JO, dit-il. Après, ça reste évidemment difficile de se qualifier tous les 4 ans, il faut garder un très bon niveau de jeu pour y parvenir. »

« Ça représente le travail de toute une vie »

Depuis Atlanta (États-Unis) en 1996 et sa première participation à la grande messe olympique, Kreanga n’a pas raté une seule fois les jeux. Et à l’entendre évoquer ce rendez-vous si spécial, on comprend mieux pourquoi il met autant d’application à obtenir sa qualification tous les quatre ans. « C’est l’événement le plus attendu par les sportifs. C’est un privilège d’y être, ça représente le travail de toute une vie, confie l’ancien 7ème meilleur joueur mondial, dont les chances d’accrocher une place pour Rio sont très grandes. Il faudrait vraiment que je joue mal au cours des prochains mois pour ne pas y aller. »

Obtenir sa qualification pour les épreuves olympiques de tennis de table s’apparente à un chemin de croix où les places sont chères (voir ci-dessous). Heureusement pour lui, Kreanga a déjà un bon pied à Rio. Deuxième meilleur joueur grec au classement mondial, le pongiste hennebontais devrait conserver cette position jusqu’à la sélection. «Normalement, les JO de Rio devrait être mes derniers. Je sais pas combien de temps je pourrai encore jouer à ce niveau-là »

À 44 ans, Kalinikos Kreanga aurait alors consacré a20 ans de sa carrière à ne penser qu’aux Jeux olympiques. Presque la moitié de sa vie. Depuis sa première fois à Atlanta et jusqu’à aujourd’hui, il a eu le privilège de voir grandir, évoluer et parfois même se dégrader les JO. Car derrière le ruban sur l’emballage, se cache parfois une réalité moins reluisante. «Je me souviens d’être resté un mois et demi sur le village olympique à Atlanta. Aujourd’hui, c’est inenvisageable car le comité olympique te ramène chez toi une fois ta compétition terminée. Moi ça ne me dérange pas, car j’ai connu l’époque où on avait plus de libertés. Mais c’est dommage pour les athlètes qui découvrent les Jeux ».

La flamme qui s’est allumée en 1996 ne scintille plus avec la même lueur qu’il y a 20 ans. Habitué de l’engouement de ce rendez-vous, Kalinikos Kreanga ne ressent plus la même excitation qu’à Atlanta. « Ce n’est plus quelque chose de nouveau pour moi, je sais à quoi m’attendre. Au final, tous les JO se ressemblent plus ou moins, mis à part la ville où ça se déroule. »

Difficile d’imposer tous les 4 ans la même magie à un athlète qui a déjà compris la subtilité de tous les tours. Car s’il reste amoureux des JO, Kalinikos Kreanga apprécie en revanche beaucoup moins ce qu’ils sont devenus.

Source Ouest France du 16/09/15 - Lucas Brient

 

Son bilan aux Jeux Olympiques

Atlanta 1996 : 1er tour

Sydney 2000 : 16ème de finale

Athènes 2004 : 16ème de finale

Pékin 2008 : 8ème de finale

Londres 2012 : 16ème de finale

 

Sydney et Athènes, des moments inoubliables.

Chaque quinzaine, le sportif concerné nous donnera son meilleur souvenir olympique.

Kalinikos Kreanga s’en souvient comme si c’était hier. Qualifié pour ses deuxième JO à Sydney (Australie) en 2000, le pongiste grec en avait profité pour assister à quelques épreuves d’athlétisme dans le stade olympique. Une image qui restera gravée à jamais dans sa mémoire : « J’avais réussi à obtenir des tickets sur le village olympique, raconte le joueur d’Hennebont. Je m’en rappelle bien, c’était géant. La grandeur du stade m’avait étonné, c’était impressionnant. »

Les yeux grands ouverts, il en avait alors pris plein la vue. Spectateur privilégié du 400m depuis les tribunes, Kreanga n’oublie pas à quel point il avait été fasciné par la vitesse des athlètes : « Ils paraissaient si petits vus d’en haut, se marre-t-il. Je ne m’étais pas imaginé qu’ils pouvaient courir aussi rapidement. »

« Athènes, c’était superbe »

Mais Sydney, c’était avant. Avant qu’Athènes, à son tour, n’accueille les JO quatre ans plus tard. Chez lui, Kreanga avait cependant joué de malchance en héritant d’un tirage au sort compliqué. « Mon élimination en 16ème demeure l’une des plus grosses déceptions de ma carrière, car je ne m’attendais pas à être sorti si tôt. » Un an plus tôt, il venait pourtant de remporter la médaille de bronze au championnat du monde.

Qu’importe, il n’oublie pas la chance qu’il a eue de disputer des JO à domicile. « De toutes les olympiades, Athènes est mon meilleur souvenir. C’était superbe et différent des autres années. J’étais vraiment fier d’y être et de représenter mon pays ».

 

Qualification, mode d’emploi

Comme pour de nombreuses autres disciplines, les modalités pour obtenir sa qualification aux épreuves olympiques de tennis de table sont relativement complexes. Chaque comité national olympique a le droit d’inscrire un maximum de six athlètes (trois femmes et trois hommes) disputeront uniquement les épreuves par équipes, à condition de s’y être qualifiés.

Pour faire partie de l’aventure dans le tournoi individuel, rien de plus simple. 40 places seront distribuées à l’issue des épreuves continentales de qualification qui ont débuté en juin dernier et s’achèveront en Avril 2016.

À partir de Janvier 2016, 22 places supplémentaires seront ensuite attribuées aux joueurs les mieux positionnés au classement mondial, toujours en respectant la règle de quatre joueurs maximum par comité olympique (deux femmes et deux hommes). Viendront enfin s’ajouter deux autres sélections : la première pour le pays hôte et la seconde sur invitation.

Ainsi, plus haut le joueur est positionné dans la hiérarchie mondiale, plus de chances il aura d’être sélectionné pour représenter son pays à Rio. Kalinikos Kreanga, par exemple, est pour le moment le deuxième joueur grec au classement (85ème) derrière Panagiotis Gionis (23ème) mais devant Konstantinos Papageorgiou (148ème). La Grèce ayant la possibilité d’inscrire deux joueurs en individuel chez les hommes, le joueur de la Garde du Vœu d’Hennebont est pour le moment en position favorable avant que son comité national olympique ne sélectionne ses joueurs.

86 C’est le nombre de joueurs qui disputeront les épreuves olympiques de tennis de table à Rio en 2016. 64 d’entre eux seront alignés sur les deux tableaux de la compétition : en individuel et par équipes. Les 22 autres, quant à eux, ne seront qualifiés que pour les épreuves par équipes.

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